vendredi 10 octobre 2008

Bienvenus au paradis...

« Mboté nabino ! » (Bonjour à tous, en lingala)

Me voici en Afrique depuis un peu plus d’un mois, et déjà beaucoup de choses à dire...
Après 3 jours passés à Kinshasa, la capitale oppressante, j’ai rejoint un petit coin de paradis, où tout pousse avec une rapidité déconcertante, surtout en ce moment où nous connaissons une alternance de soleil et de pluie.
Pour imaginer un instant mon environnement quotidien, calez-vous dans un fauteuil confortable et fermez les yeux…Imaginer une nature luxuriante (beaucoup de vert), des maisons et des chemins couleur brique qui serpentent partout dans la forêt, le bleu du ciel et du fleuve, et enfin un grand soleil qui brille… Le décor est planté.
Essayer aussi d’imaginer un quotidien calé sur le lever et le coucher du soleil (6h-18h), et dépendant des travaux des champs : vous approchez de la vie des gens de Basankusu… La mienne est moins rude (j’ai un toit en dur, de l’eau courante, de l’électricité le soir, et l’assurance de manger au moins 3 fois par jour, sans être obligée de passer la journée à travailler mon champ sous un soleil harassant…) : en tant que « mundélé » (blanche), j’ai le droit à un traitement de faveur…
Côté relationnel, je commence à être capable d’échanger quelques mots et phrases en lingala (une des langues locales) avec les habitants, qui généralement me connaissent déjà, soit parce qu’ils m’ont croisé sur les chemins avec Juliette (l’autre directrice mundélé), soit parce qu’ils m’ont vu danser à la cathédrale (mon premier baptême du feu au rythme des tambours), soit parce qu’ils m’ont entendu chanter « Cadet Rousselle » ou « Le Petit Navire » dans un cours de Français ou dans un quartier… Bref, j’ai mes petites habitudes, j’ai déjà sympathisé avec quelques Congolais « authentiques » (grâce à Juliette), et je commence à me sentir un petit peu chez moi !
Côté faune animale, c’est beaucoup moins pire que ce que j’imaginais, ou alors je me suis déjà habituée à croiser rats, cafards, lézards, crapauds, fourmis, criquets, et autres insectes volants multicolores et inconnus chez nous… sans sursauter à la moindre apparition ! Les moustiques et les maringouins ont quand même bien apprécié mes pieds et mes chevilles, jusque là couverts de multiples boutons et piqûres. Ca commence seulement à se calmer, grâce à l’application de remèdes locaux (feuilles de papayer)…
Et oui, mon côté bio, écolo, et médecines douces trouve à s’exprimer : ici comme en France, j’essaie de sensibiliser par mes choix, en préférant par exemple la papaye ou la pâte d’arachide locales et 100% naturelles à la margarine, la mayonnaise, et au pseudo-nutella 100% transformées !
Mis à part la consommation régulière de bière (merci les colons belges!), de vin de palme ou de "aguéné" (eau de vie locale), les gens (ceux qui ont la chance de manger) ont une alimentation plutôt saine, issue des productions locales (manioc, maïs, viandes et poissons frais, chenilles, fruits, arachides...), bien que souvent répétitive (beaucoup d'enfants souffrent de malnutrition).
La nature leur offre aussi de multiples remèdes naturels et gratuits, mais peu s'y inytéressent... Dommage! J'ai quand même réussi à trouver quelques personnes capables de me renseigner sur les plantes guérisseuses... et ce ne sont pas des "ndoki" (sorciers), bien qu'ici les gens en voient partout, et c'est pas des blagues hein... on rigole pas avec la sorcellerie!!! Ceci fera sans doute l'objet d'un prochain article...
En attendant, je vous envoie quelques rayons du soleil qui brille généreusement ici, je sais qu'en France la chaleur n'est pas vraiment au rendez-vous...
Tokomonana! (A bientôt)

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